Concept apparu aux USA dans les années 70 et qui s’est développé en France à partir des années 2010, l’intrapreneuriat (terme né de la fusion des mots « entrepreneuriat » et « interne »), désigne les initiatives entrepreneuriales internes à une entreprise. L’objectif de l’intrapreneuriat est de stimuler l’innovation et la créativité, tout en offrant aux employés la possibilité de se développer professionnellement et personnellement.
L’émergence de l’intrapreneuriat
C’est dans le contexte actuel de transformation digitale et d’innovation rapide que l’intrapreneuriat a véritablement pris son envol. Les entreprises, quelque soit leur taille, ont toutes besoin de rester compétitives et pertinentes, et l’intrapreneuriat leur offre une voie pour y parvenir.
Comment ? Eh bien en permettant aux employés d’agir comme des entrepreneurs internes. Car nous parlons ici d’une approche stratégique qui encourage l’innovation, le changement et la croissance. Dans le cadre de l’intrapreneuriat, chacun est donc libre d’utiliser sa créativité, son esprit d’initiative et sa capacité à prendre des risques pour développer de nouvelles idées, de nouveaux produits ou de nouveaux processus qui peuvent contribuer à la croissance de l’entreprise. Et ce, tout en bénéficiant du soutien et des ressources de l’organisation.
Nous ne parlons pas ici simplement d’innover pour innover. L’intrapreneuriat doit être aligné sur la stratégie globale de l’entreprise et contribuer à sa réalisation. Cela nécessite une culture d’entreprise qui encourage pleinement la créativité, l’expérimentation et l’apprentissage par l’échec.
Créer un environnement favorable
Pour que l’intrapreneuriat fonctionne, il est essentiel de créer un environnement qui lui soit propice. La valorisation des initiatives et de l’innovation est donc un prérequis.
Cela peut passer par la mise en place de programmes de formation en intrapreneuriat, l’instauration d’espaces dédiés à l’innovation, ou encore la création de mécanismes de reconnaissance et de récompense pour les initiatives intrapreneuriales. Il est également important de donner aux employés le temps et les ressources nécessaires pour développer leurs idées. Sinon la démarche est vouée à l’échec…et peut même créer des frustrations potentiellement « dangereuses » pour l’activité de l’entreprise.
Cela peut paraître évident mais l’entreprise doit également tout faire pour favoriser la communication et la collaboration au sein de l’entreprise (comprenez « mieux que bien »). Les intrapreneurs ont besoin de pouvoir partager leurs idées, recevoir des feedbacks et travailler ensemble pour les concrétiser. D’où l’obligation de mettre en place des canaux de communication ouverts et efficaces, ainsi qu’une culture de confiance et de respect mutuel.
Identifier et soutenir les intrapreneurs et nourrir le « talent interne »
Les intrapreneurs sont des employés qui ont l’esprit entrepreneurial et qui sont motivés par le désir d’améliorer les choses et de faire une différence. Il faut donc les identifier et les soutenir !
Pour ce faire, il faut être attentif aux employés qui font preuve d’initiative (même simplement lors de réunions), qui sont passionnés par leur travail, et qui proposent régulièrement de nouvelles idées. Parmi eux, certains seront plus à même de travailler en autonomie, d’être résilients face à l’échec, de persuader et d’influencer positivement les autres. Ce sont des « talents internes » et potentiels intraprenenurs.
Une fois identifiés, il faut bien sûr se donner les moyens de les soutenir, qu’il s’agisse de budget, de temps, d’outils, de formations, de soutien moral ou de valorisation de leurs efforts. Un travail plus complexe et chronophage qu’on ne le pense, et qui nécessite obligatoirement un suivi. Attention de bien prendre en compte cet aspect avant de lancer la démarche.
Exemples inspirants d’intrapreneuriat (Études de cas inspirantes)
Il existe de nombreux exemples d’entreprises qui ont réussi à stimuler l’innovation grâce à l’intrapreneuriat. L’un des plus célèbres est sans doute Google avec sa règle des « 20% de temps ». Cette politique permet (ou permettait, puisqu’il semblerait qu’elle ait été remise en question depuis) aux employés de consacrer 20% de leur temps à travailler sur des projets personnels qui peuvent bénéficier à l’entreprise. C’est grâce à cette règle que des produits comme Gmail, AdSense et Google News ont vu le jour !
Un autre exemple est 3M, une entreprise connue pour sa culture d’innovation, qui encourage ses employés à passer 15% de leur temps à travailler sur des projets personnels. Cette politique a conduit à la création de produits révolutionnaires comme…le Post-it (eh oui 😉 !).
Des exemples qui montrent qu’avec le bon environnement et le bon soutien, les employés peuvent développer des idées innovantes qui peuvent transformer une entreprise.
Mesurer les résultats et pérenniser l’intrapreneuriat (Évaluation et durabilité)
Bien sûr, pour que l’intrapreneuriat soit efficace, il est impératif de mesurer les résultats et de s’assurer de sa durabilité. Cela signifie évaluer l’impact des initiatives intrapreneuriales sur l’entreprise, que ce soit en termes de revenus générés, de gains d’efficacité, ou de satisfaction des clients. Encore une fois, innover pour innover ne sert à rien.
Il est également important de surveiller l’engagement des employés et leur satisfaction. L’intrapreneuriat doit être une expérience positive et enrichissante pour les employés. Si ce n’est pas le cas, cela peut avoir un impact négatif sur leur motivation et leur productivité.
En résumé, l’intrapreneuriat est une stratégie puissante pour stimuler l’innovation et la croissance dans les entreprises, à condition de créer un environnement favorable, d’identifier et de soutenir les intrapreneurs, et de mesurer les résultats. Si vous souhaitez aller plus loin sur le sujet, la littérature sur le web étant abondante, il est intéressant de s’inspirer des bonnes pratiques liées à l’intrapreneuriat comme par exemple dans cet article.